Des approches pour trouver sa voie

Paulo Coelho (1947-) raconte qu’il a su toute sa vie que son rêve était de devenir écrivain, ce qu’il affirme encore aujourd’hui, après avoir vendu plus de deux cent millions de livres. C’est un des auteurs vivants les plus lus au monde. On ne l’a pourtant pas vraiment laissé faire : son père, ingénieur, ne pouvait concevoir que son fils choisisse une voie aussi hasardeuse. Sa mère ne l’a pas soutenu davantage. Le dépit et le tourment de Paulo Coelho le plongèrent dans un état que ses parents jugèrent suffisamment préoccupant pour l’envoyer de force en hôpital psychiatrique, alors qu’il n’avait que dix sept ans. Il admettra plus tard que ses parents ne voulait que son bien et que leurs choix furent guidé par l’amour qu’ils lui portaient. Il chercha à s’échapper de l’asile par trois fois, avant d’en être retiré pour de bon après trois ans d’enfermement. Il se plia alors à la volonté de ses parents et s’engagea dans des études de droit, en abandonnant son rêve de devenir écrivain. Cette vie rangée fut de courte durée : quelques mois plus tard il décida de partir sillonner le monde entier et d’embrasser une vie de hippie dans les années 60. Il revint vivre peu de temps après dans son Brésil natal pour s’associer à des chanteurs et chanteuses pour qui il travaillait en tant que parolier. En 1974, il fut arrêté, par la police de la dictature au pouvoir, pour subversion — les paroles des chansons qu’il écrivait ne correspondaient pas à l’idéologie en place. Ce n’est que plusieurs années plus tard qu’il décida de quitter tous les métiers qui l’occupaient pour se consacrer entièrement à ce qui le motive le plus : l’écriture. Coelho connut ensuite le succès phénoménal qu’on sait.

Trouver sa voie n’est pas toujours aisé

On se surprend parfois à avoir des désirs contradictoires. De l’aventure sans sacrifier la sécurité de l’emploi ? Beaucoup de vacances mais aussi des responsabilités importantes ? Une activité qui sollicite des talents créatifs mais sans pression commerciale ? Pas toujours évident d’imaginer des situations qui concilient toutes ses envies. Ou bien l’on craint de faire de mauvais choix. Et si cette profession devenait obsolète dans moins de dix ans ? Et si je n’étais pas à la hauteur ? Et si je me berçais d’illusions sur la satisfaction que m’apporterait tel métier ? Sans parler des uns et ses autres qui conseillent tout et son contraire, ce qui n’aide pas toujours. Il faut aussi faire la part de ses passions auxquelles s’adonner en tant que loisir, et celles qui peuvent être le germe d’une activité professionnelle susceptible d’apporter de grandes satisfactions. L’important est de faire des choix dont on sait qu’ils correspondent à ses aspirations profondes. Il reste qu’il faut tout faire pour vivre ses rêves : sans cela, on risque de développer des regrets et de l’amertume, ou de se tailler une existence qui nous attriste et nous ôte toute motivation. Le chemin à parcourir pour trouver sa voie peut-être long. Sauf vocation évidente — certaines personnes en ont très clairement une et ne se posent pas de question à ce sujet — cela fait partie de la vie que de se poser des questions et de s’ouvrir à toutes sortes d’expériences qui permettent de se faire une idée de ce qu’on veut dans la vie. Toutes les expériences sont formatrices : heureuses ou malheureuses, elles nous définissent et nous rendent lucides sur nos envies, nos aspirations et les moyens dont on dispose.

Les dilemmes de l’orientation

Choisir une formation, un métier ou un style de vie par crainte, par confort ou par défaut conduit invariablement à la frustration. Combien de gens se retrouvent coincés dans des vies dont ils ne veulent pas, qui leur donnent envie de rester au lit le matin ? Des vies qui les épuisent la semaine et les dépriment le week-end ? On se rend compte parfois sur le tard qu’on fait un métier qu’on n’aime pas, ou qu’on vit là où l’on n’en a pas envie : ces situations sont parfois liées à des obligations, parfois à des choix personnels, assumés ou pas. Il est toujours temps de réagir et de changer les choses, mais le mieux est encore de se poser les bonnes questions en amont. Souvent, on se cantonne à des choix raisonnables, la raison des autres agissant comme une boussole dans l’orientation qu’on suit. Mais on ne vit pas sa vie pour les autres. Au bout du compte, on est seul à bord et il ne faudrait pas que la traversée soit trop désagréable. Ne pas s’écouter conduit à de regrettables conséquences. On en vient à se fermer des portes inutilement, à se trouver de fausses excuses, ou à retarder la prise de décisions importantes. Quand on ne sait pas où aller, ou quoi faire, il faut certes écouter ses proches, mais il ne faut pas néanmoins les laisser prendre des décisions de vie à sa place. Se recentrer et faire des choix conscients, en toute connaissance de cause est la solution la plus saine. Qu’on s’engage dans une voie royale ou pas, tant qu’on fait ce qu’on aime, on rencontre toujours des gens qui nous éclairent, ou qui nous inspirent, et on fait des expériences inattendues qui permettent d’arriver à faire ce qui nous nourrira vraiment.

Impossible n’est pas français !

Il faut toujours envisager que tout est possible : même si l’on part de très loin, on peut toujours arriver à ses fins. Souvent, cheminer vers des objectifs de départ est la clé pour découvrir de nouveaux objectifs qui nous ressemblent davantage et dont nous savons qu’ils sauront nous apporter toute la satisfaction qu’on recherche. Il ne s’agit pas de se cantonner à une idée préconçue, par exemple le confort, le prestige ou le salaire espéré. Il faut viser des activités qui semble d’abord nous correspondre. Et si l’on a pas d’idée, il faut s’essayer à autant de choses que possible. Nous avons tous des ressources multiples, parfois inconnues ou inexploitées, à soi de les mettre au jour. Commencez par définir toutes vos envies, quelles qu’elles soient : quoi faire au quotidien, quoi apprendre, où se rendre, voyager ou pas, quels loisirs, qui rencontrer, etc. Ne vous mettez aucune limite dans cette liste d’expérience à faire. Faites preuve d’ambition, visez haut, vous verrez en le vivant jusqu’où vous aurez envie d’aller. Par exemple : maîtriser deux langues étrangères, être au contact de beaucoup de monde, avoir des missions qui changent souvent, faire partie d’une équipe, dessiner… Envisagez les carrières ou formations qui peuvent mobiliser un maximum de ces envies. Parlez-en autour de vous, à des professionnels ou à toutes celles et ceux que vous fréquentez, voyez ce qu’on vous suggère, notez les différentes possibilités. N’écoutez pas trop les remarques négatives ou décourageantes : c’est vous qui faites vos choix et qui cherchez à réaliser vos rêves. Pensez aussi à faire une liste de ce qui vous paraît inenvisageable ou rédhibitoire. Vous y reviendrez peut-être, d’une manière ou d’une autre, mais cela peut permettre de faire un premier tri. Enfin, voyez quel type de formation vous êtes prêt-e à faire : courte ou longue, très libre ou très encadrée, en alternance ou pas, etc. Cela peut ne pas avoir de réelle incidence sur vos choix, mais peut vous aider à vous orienter, ne serait-ce qu’en vous donnant des pistes de recherches.

Dresser sa ‘bucket list’

C’est une idée qui a été popularisée par le succès du film Sans plus attendre, de Rob Reiner : dresser la liste de ses envies, faire l’inventaire de tout ce qu’on veut avoir expérimenté avant de mourir. Pour macabre que cela puisse paraître, il faut bien avouer que l’esprit de cette initiative est résolument tourné vers l’accomplissement personnel. Se réaliser pleinement implique de savoir où l’on veut aller, et pour cela il n’y a pas d’autre voie à suivre que celle de ses désirs. Faire la liste de ses envies permet de se poser les bonnes questions sur soi : qu’est-ce qui est vraiment important ? Que veut-on vraiment ? Pour jouer le jeu, il faut ensuite se donner le temps et les moyens chaque jour de réaliser les différents projets notés sur sa liste. Certains paraissent plus concrets que d’autres, mais on est parfois surpris par la force des coïncidences qui nous fait avancer plus vite ou différemment de ce qu’on avait pu imaginer. À mesure qu’on s’efforce de suivre les points de sa liste, on se découvre pleinement, on prend conscience de ses vrais désirs et de ce qui est superflu. Voilà quelques suggestions pour dresser la vôtre:- « Aller » : listez les destinations qui vous inspirent, celles que vous voulez visiter.- « Voir » : reportez les lieux et spectacles naturels ou vivants auxquels vous voulez assister. – « Faire » : notez les compétences que vous voulez acquérir, les langues que vous voulez apprendre, les choses que vous voulez construire, etc. – « Accomplir » : quel type de carrière vous voulez mener, si vous souhaitez bâtir une famille, réaliser un grand projet, entre autre.

Identifier ses besoins

Nous avons tous des besoins primaires en commun : manger, dormir, avoir un toit, des relations sociales. Mais nous avons individuellement des besoins secondaires différents. Les connaître permet de mieux se connaître, et de faire des choix éclairés. Étudiez la liste suivante pour faire l’inventaire de vos besoins particuliers. Quels sont les vôtres ? Que faites-vous pour les satisfaire ? Voici une liste non-exhaustive pour commencer à réfléchir sur le sujet :

  • Protection
  • Réconfort
  • Soutien
  • Sécurité affective
  • Sécurité matérielle
  • Liberté
  • Interdépendance
  • Pouvoir choisir
  • Appréciation de la vie et des réalisations
  • Partage des joies et des peines
  • Acceptation
  • Affection, amour
  • Appartenance
  • Appréciation
  • Chaleur humaine
  • Confiance
  • Considération
  • Contribution à la vie des autres, de la sienne
  • Donner et recevoir
  • Expression
  • Inspiration
  • Intégrité
  • Paix
  • Réalisation
  • Sens, compréhension, orientation
  • Sincérité, honnêteté
  • Spiritualité
  • Empathie
  • Partage, participation
  • Respect de soi / des autres
  • Défoulement
  • Récréation
  • Ressourcement
  • Apprentissage
  • Authenticité
  • Beauté, harmonie
  • Conscience
  • Créativité
  • Croissance, évolution

Définir ses valeurs

Les valeurs que nous avons déterminent grandement les choix que nous faisons. Ce sont les principes auxquels nous tenons et qui guident nos actions. En mettant des mots sur ses valeurs, on peut mieux comprendre comment s’engager dans des voies nouvelles. Inspirez-vous de la liste suivante pour déterminer les vôtres. Ajoutez celles qui, de votre point de vue, sont susceptibles de manquer :

  • Respect
  • Dépassement de soi
  • Persévérence
  • Générosité
  • Amitié
  • Amour
  • Justice
  • Créativité
  • Compassion
  • Liberté
  • Curiosité
  • Santé
  • Ouvertude d’esprit
  • Partage
  • Plaisir
  • Humilité
  • Esprit d’équipe
  • Courage
  • Détermination
  • Authenticité
  • Efficacité
  • Equilibre
  • Sérieux
  • Patience
  • Simpicité
  • Humour
  • Rigueur

S’ouvrir à toutes les possibilités

Ne restez pas confinés dans vos habitudes : sortez de votre zone de confort, ouvrez-vous à tout, embrassez toutes les occasions qui se présentent. Quelques conseils :- Essayez ce qui vous plaît autant que ce qui ne vous plaît pas _a priori_ : dites oui à toutes les sorties que vous proposent vos amis, écoutez les suggestions de lectures, de films, d’activités, de toute autre chose qu’on vous suggère. Essayez tout, sans vous demander si vous en avez envie ou pas. Vous aurez des surprises !- Partout où vous passez, essayez-vous à tout. Goûtez à tout, touchez à tout, mettez-vous à la place des autres, au sens littéral comme au figuré, faites de toutes les expériences des moments complets.- Echangez avec toutes les personnes que vous croisez. Des plus accessibles aux plus inaccessibles. Faites fi de la timidité : allez parler aux gens que vous ne connaissez pas, ne serait-ce que pour leur dire ‘merci’ ou leur dire ce que vous avez tiré du vécu du moment. Peut-être que cela lancera des conversations, vous inspirera de nouvelles idées, générera des contacts, ou simplement fera plaisir autour de vous. Vous aurez tout à y gagner.- Tenez un journal d’expériences, notez les dates, les gens rencontrés, les émotions ressenties, le bilan que vous en tirez. Et relisez plus tard, pour faire le point et mieux vous redécouvrir.

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